Les oiseaux
«Pendant que je deviens une chose... »
Apprendre l’oiseau. En appréhender la diversité de formes, de couleurs, de comportements, tout en le rattachant aux milieux qu’il affectionne, qui conditionnent sa présence ou son existence même. A ce titre, sont présentés, étayés, démontrés plus en amont de ce texte, quelques-uns des principaux mécanismes à l’origine de l’évolution de ses populations.
Seulement quelques-unes des espèces d’oiseaux inféodées aux étangs trouvent leur place ici, au risque de décevoir. Les documents présentés émanent du choix de dépasser une simple dimension esthétique. Certains endossent une valeur emblématique. Parfois, au contraire, leur rapport avec l’étang ne tient que grâce au cordon ténu qui autorise à tracer la parallèle de leur évolution, expansion ou régression, avec celle d’hôtes plus franchement liés au monde aquatique. Ainsi se tisse le lien qui, sans relâche, nous fait prendre conscience de la parenté et de la parité instantanées de l’étang et de son bassin versant.
Oiseaux d’ici et d’ailleurs, qu’ils restent ou qu’ils passent, rares ou abondants, nous leur devons une attention de tous les instants.
Il m’a semblé utile de dédiaboliser, de démythifier, sans pour autant dédouaner, ceux qui ne feront jamais l’unanimité autrement qu’à leur encontre, indésirables au point que leur réalité biologique même puisse être remise en cause (« on a vécu sans jusqu’ici, on peut continuer ! »).
De loin, tout est incolore et inodore, le reste n’est qu’imagination, subjectivité.
La vie se rapproche, prend ses formes définitives, sa taille réelle. Les contours se précisent et les couleurs éclatent en leur infinie palette : le coucou est aussi gros qu’une tourterelle, le martin-pêcheur n’excède pas la taille d’une alouette, le cormoran est (un peu) moins noir qu’on veut le voir, et le cygne n’est pas tout blanc…
Pendant que je deviens une chose, je sens
Les choses près de moi qui deviennent des êtres.
Il me faut chercher encore et encore pour le redécouvrir. [1]
Ces mots de Victor Hugo traduisent la même humilité que celle ressentie par le photographe animalier : bien en amont de l’instant où celui-ci concrétise ses nombreuses heures d’immobilité d’une pression de l’index, souvent tremblante à force de crispation et d’excitation, sa concentration, dédiée aux incessants stimuli alentour, favorise tout autant l’évasion de sa pensée.
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- V. HUGO, (Demi-sommeil) Océan, 1854 [↩]